Chez le greffe
Il y a un peu plus de deux semaines, j'avais contacté le tribunal pour savoir où en était notre dossier de renonciation à succession. Le greffe m'a expliqué que la loi avait changé et qu'elle attendait que son logiciel soit mis à jour afin de finaliser tous les dossiers. J'ai expliqué que cela nous inquiétait un peu, que nous désirions être sûrs d'être couvert au cas ou un créancier venait toquer à notre porte. Quand elle a vu dans le dossier que j'habitais la même ville que le tribunal et que j'avais pouvoir pour ma soeur, elle m'a demandé si je pouvais également avoir pouvoir pour mon frère afin de faciliter la clôture du dossier. Confiante, j'ai répondu qu'il ne devait pas y avoir de problème. Elle m'a ensuite expliqué qu'elle allait préparer les papiers pour que le jour du rendez-vous, je n'ai qu'à vérifier et signer. Tout ceci afin de réduite au maximum le temps du rendez-vous le jour J. Elle avait quand même ajouté que si il y avait des changements, je pouvais la rappeler sans soucis.
En apprenant tout ceci, j'ai envoyé un mail à mon frère et ma soeur pour leur apprendre l'avancement. J'ai bien expliqué à mon frère qu'il pouvait me donner pouvoir sans problème mais que si il voulait venir il fallait prévenir avant pour que le greffe puisse modifier les papiers.
Vendredi dernier, n'ayant toujours pas de nouvelles de mon frère, ni de pouvoir dans ma boîte aux lettres, j'ai décidé d'appeler moi même (Je vous passe le moment très "chaleureux" avec ma "belle-soeur"). Mon frère m'a expliqué qu'il voulait venir mais qu'il était d'astreinte (donc il ne peut se déplacer jusqu'à chez moi). Il m'explique aussi qu'il veut demander des infos complémentaires au greffe, des infos que nous avons demandé au notaire que la copine de mon frère nous avait fortement conseillé d'aller voir (elle avait obligé mon frère à passer par un notaire... Notaire qui nous a dit que ses services ne serviraient à rien dans notre cas mais qui nous a renseigné sur toutes les démarches). J'ai proposé à mon frère de le faire moi-même si il le désirait. Il a répondu ok. Il était donc prévu qu'il me dépose son pouvoir dans ma boîte aux lettres durant le week-end.
Le dimanche soir, à 18h30, mon gentil frangin m'appelle pour me signaler que du coup, il ne me donne pas pouvoir à moi mais plutôt à sa copine. Que cette dernière m'accompagnera au tribunal le lendemain. Je m'énerve, lui répond que c'est inadmissible qu'il n'ait pas confiance dans sa propre soeur. Il rétorque juste que ce n'est pas lui, c'est elle. J'ajoute que le greffe aura préparé les papiers et qu'elle m'avait bien stipulé qu'il fallait appeler si il y avait des modifications. Que moi, j'aurais l'air d'une idiote devant elle ! Je raccroche énervée.
Lundi devant le tribunal, je retrouve ma "belle-soeur". Elle est au téléphone donc je me mets de coté et regarde les voitures passées en attendant l'heure du rdv. Quand elle raccroche, elle s'approche vers moi, je lui dis bonjour mais sans plus. Je décide de rentrer, elle ne me suit pas. Le gardien m'explique où je dois me rendre. Je vais quand même la chercher et nous allons attendre à l'endroit indiqué. Je ne lui ai pas adressé un seul mot durant toute l'attente.
Dans le cabinet du greffe, elle a été des plus aimables avec cette dernière. Et vas-y que je te fais des sourires, des ronds de jambes et des petits blagues sur le surplus de travail que sa présence occasionne. Perso, j'ai bien vu que le greffe était embêté de tout reprendre dans sa préparation (le temps gagné à le préparer était doublement perdu). Elle nous a montré le tas de dossier en attente !
Le greffe me fait lire le papier afin de le signer. Quand elle me demande si tout est ok, ma belledoche me réclame le papier. Je signale une erreur au greffe avant de lui passer (elle avait oublié de noter ma belle-soeur dans les présents et dans les signatures). Avant de réimprimer sans erreur (en nous stipulant bien que c'est parce que la donne a changé par rapport à ce qui était prévu), elle redemande si nous sommes d'accord. Elodie (ma balle soeur) lui indique une soit-disante erreur de frappe (qui n'est en fait qu'une tournure juridique... elle devrait lire d'avantage parce que je la connaissais ^_^). Pendant que nous apposons nos signatures sur le dit-papier, le greffe nous demande si nous avons d'autres questions. Elodie est là pour çà alors j'attends qu'elle la pose (elle ne sera pas venue pour rien).
Cette question concerne les petits enfants du défunt (c'est à dire mes neveux et nièces). Une loi est passée en 2006 qui signale que les petits enfants ne sont pas automatiquement enlevés d'une succession même si leurs parents y ont renoncé. Le greffe nous explique que les créanciers ne vont jamais jusque là mais que pour être totalement tranquille, nous pouvions faire ce refus de succession pour nos enfants. La démarche consiste à passer par le juge des tutelles. A ce moment là, j'apprends que mon frère et Elodie ont déjà fait cette demande et qu'ils attendent le retour. Ma soeur n'est pas au courant, elle s'est fiée à ce que nous avait dit le notaire. Ca me met dans une colère impensable ! Je prends les infos afin que ma soeur puisse faire le nécessaire pour ses enfants.
Nous sortons du bureau du greffe et Elodie me demande si elle peut me poser une question. Après mon accord, elle s'interroge sur le fait que j'allais ou non poser la question des petits enfants. Je lui réponds qu'elle était là pour çà donc que c'était à elle de la poser vu que de toute façon, elle n'avait pas confiance en moi. Elle rétorque que je n'avais pas l'air de m'en soucier, qu'elle avait d'autres soucis plus importants à gérer. Tout cela sur un ton de reproche.
Une fois en dehors du tribunal, je lui demande comment cela se fait qu'ils aient faits des démarches pour leurs enfants alors que ma soeur n'est pas au courant. Comment se fait-il que ma soeur et moi sommes tenues de donner un compte rendu de nos faits et gestes sur cette succession alors qu'eux agissent dans leur coin sans se soucier des autres. Elle m'a répondu agressivement que nous nous cherchions seulement sur internet alors qu'elle, elle avait appelé les services compétents. Je lui ai mis dans les dents qu'ils n'étaient que des égoïstes, profiteurs. Que tout ce qui sortaient de leur petit univers ne comptait pas pour eux, que j'avais bien compris qu'ils faisaient leur truc de leur côté et ne compter sur nous que pour les travaux fastidieux. Elle n'a pu que me répondre que ce n'était pas une histoire de ne pas avoir confiance mais qu'elle avait d'autres problèmes plus graves à régler. Je suis partie sans lui dire au revoir mais en ajoutant que j'avais bien compris qu'avec eux, c'était chacun pour sa gueule.